Macron au pilori avec ses ministres, injures, invectives, violences dans la rue, Assemblée Nationale poubelle, démocratie bafouée, c’est le quotidien des médias tout au moins ce qui les fait vivre aujourd’hui mais qu’aussi ils font fleurir. Une espèce de gangrène est en train de ronger la démocratie française. Ce mal est bien entretenu par la corporation qui rapporte quasiment en directe toute la fange devenue le quotidien de la vie politique. Le vice profond est qu’il y a un effet de loupe qui donne au paysage un air d’insurrection permanent. L’opinion prime sur la réalité des faits, eux-mêmes le plus souvent travestis. Quant au buzz, devenu nécessaire à la pérennité du média, il ne s’embarrasse pas de déontologie.

Le buzz, voilà un mot clé dans la vie des médias. Surprendre, capter à n’importe quel prix. Pour cela il faut focaliser sur les plus vindicatifs, les plus véhéments, ceux qui cognent le plus fort. Focaliser sur les grandes gueules qui veulent exister en faisant de l’invective leur langage. L’accent est mis sur ceux ou celles dont les idées sont les plus débridées, les plus dérangeantes, les plus violentes, le tout au mépris des lois et de l’opinion du plus grand nombre. Les médias ne peuvent plus, au risque de leur disparition, rester neutres, faire la part des choses. Sont-ils seulement conscients que la logique de leur attitude est la révolution dans la rue voire la guerre civile ? mais la conséquence immédiate est la destruction des institutions de la démocratie, Sénat, vote, concept de la délégation, etc. Les médias cachent pour la plupart la démocratie représentative pour mettre l’accent sur la ‘’décision » prise dans l’instantanée par les mécontents. Agitateurs politiques et médias feront-ils plier le genou de la démocratie ? Jusqu’à quand le vote par les urnes résistera au brouhaha des casseroles ? Apprendre aux gens à détester ceux qui les gouvernent ne les conduit pas forcément à aimer davantage leur pays. L infantilisation des populations se fait à travers les réseaux sociaux a pour objectif de leur faire prendre les vessies pour des lanternes.

On ferait bien de s’interroger sur le rôle réel de certains médias en France et ce qu’il faut se dire c’est que cet état de fait, génère de la haine aussi bien chez ceux qui s’imaginent être le contre-pouvoir ou l’opposition que ceux qui supportent difficilement les exactions quotidiennes des protestataires. Un sentiment de frustration envahie les populations.

A ceux qui s’imaginent que la complicité des médias dans leur protestation contre les pouvoirs en place est une alliance de cœur ou d’idéologie, il faut rappeler que ces chaînes d’info appartiennent toutes à des grands groupes qui imposent la mondialisation néolibérale et qu’ils sont de fait des armes de combat, des appareils visant à affaiblir les démocraties afin de mieux imposer les lois qui feront tourner le monde dans le sens qu’ils auront choisi.

Les ‘’casserolades’’ peuvent paraitre à certains sympathiques et amusantes mais les démocraties s’accommodent fort peu des amusements infantiles. Elles sont fragiles et nécessitent beaucoup de maîtrise dans la réflexion.

DS