Le bien est généralement beau, tandis que le laid reflète souvent le mal. Ces assertions issues à l’origine des religions monothéistes, s’appliquent à l’être humain et seulement à lui. L’idée du bien et du mal sont pure invention des sociétés que l’homme a créées et ne concernent en aucune façon les autres êtres vivants dénués d’intelligence. Pour nous la beauté de Dieu qui est bonté s’oppose à la laideur et à la cruauté de Méphisto. Cependant, Lucrèce Borgia qui fut l’association d’une beauté pure à une cruauté noire relativise déjà cette façon de penser.

J’en viens maintenant au Grand Prix Eurovision de la Chanson. Cette dernière édition a symbolisé pour ma part un cycle nouveau, celui de la laideur. Alors le laid est-t-il le mal pour autant ?  Certes non, cependant on assiste à une révolution anthropologique puisque la recherche de l’esthétique axée jusqu’ici sur l’harmonie, la douceur, le bien-être, s’est déportée sur la laideur, la rudesse. Le rap est une musique de peu d’harmonie, la danse hip-hop qui l’accompagne a oublié que la grâce est l’expression première de cet art. Tout converge vers cette rupture avec l’esthétique, aussi bien les tatouages disgracieux, que la littérature sans style ni concept philosophique de Madame Annie Ernaud (Prix Nobel).

Bien évidemment par ma réflexion je pratique l’ethnocentrisme, qui signifie que je juge d’autres cultures sur la base des normes de ma propre culture. Je serais donc plus inspiré de pratiquer le relativisme culturel, c’est-à-dire, me foutre complètement de ce que font les autres. Je me pose tout de même la question de savoir s’il y a lieu de réagir, parce que ce que je viens de citer est pour ma part une décadence. Alors on pourrait s’arrêter là, mais non, on n’en finit pas d’inventer des conneries. On nous présente maintenant la ‘’non-binarité’’, qui se dérobe à la masculinité et à la féminité et revendique un flou identitaire. Désolé de le dire mais cela devient un bordel indescriptible. J’en étais resté aux LGBTQQIP2SAA (ceux qui s’identifient comme étant lesbiennes, gais, bisexuels, transgenres, queer, intersexués, pansexuels, bi spirituels, androgynes ou asexuels) mais voilà que Némo en rajoute une couche avec les non-binaires. Je vais prendre RDV chez mon toubib afin qu’il me dise où je me situe dans ce fatras. Par la même occasion, comme j’ai une envie folle d’hermaphrodisme je lui demanderai s’il peut goupiller un système qui me donnera satisfaction. C’est pas gagné d’avance, mon praticien a un certain âge et je ne suis pas certain qu’il ait la formation pour de telles manipulations. En cas de réussite on rajoutera une lettre à LGBTQQIP2SAA.

Plus sérieusement, le plus grave c’est que tous ces militants nous prennent pour des cons réactionnaires qui en sont encore à accepter un corps sexué qu’ils voient comme obsolète. Ce qui les gène aussi c’est de constater que nous sommes encore capable de faire le distinguo entre la norme et la marge, donc de les situer parmi les marginaux complètement tocards.

Pour ces derniers, l’auto-enlaidissement devient l’autre nom d’une affirmation de soi et d’une émancipation contre une beauté dite réactionnaire. La cancel-culture est en train de créer une esthétique de la laideur et le wokisme surf sur cette vague en décrétant par exemple l’obésité comme une identité venant contrecarrer la ‘’grossophobie’’.

L’Eurovision a rassemblé dans son émission tous les critères de laideur et nous a montré toute une culture qui nous a heureusement échappés. Avec ce genre de métamorphose culturelle la société prête le flanc à l’islamisme radical. Je ne veux pas ici justifier les actes barbares que pourraient initier cette nouvelle façon occidentale de vivre mais elle doit donner à certain, une folle envie de totalitarisme. Il ne faut pas s’étonner si l’occident commence à virer sa cuti vers l’extrême droite.

Gardons à l’esprit que la grande majorité de la population ne verse pas dans ce wokisme nauséabond, cependant les médias et réseaux sociaux se sont emparés de ces sujets et les répercutent de telle façon qu’il nous semble aujourd’hui qu’une mutation de notre société s’est faite brusquement. L’Eurovision n’a pas fait pas dans la subtilité. Son rôle est-il vraiment de promouvoir une forme de débauche provocatrice ? Faut-il se prendre au jeu ? Pour ma part je commence à porter des bas résilles, histoire de ne pas paraître trop con lors des mes prochaines sorties. Qui veut un tutu ? J’en ai un…

DS