La démasculinisation au sens littéral n’est peut-être pas le terme le plus approprié pour signifier que l’homme en tant que mâle use au fil du temps ses ardeurs belliqueuses et la domination qu’il exerçait sur le sexe faible depuis toujours. Nous devons nous rendre à l’évidence, nous vivons désormais dans une société féminisée, imprégnée de valeurs féminines. La société ancestrale organisée sur des valeurs masculines, patriarcales et viriles n’est plus qu’un souvenir. Le consensus plutôt que l’autorité est privilégié et progressivement on retourne à un néo-puritanisme qu’incarnait autrefois l’Eglise catholique. Dans cet article mon propos n’est pas de juger cette évolution sociétale, de la déplorer ou de s’en féliciter, il n’est qu’un constat.
Bien que le phénomène ait débuté bien avant les années 2000 (les années soixante-huitards y sont pour beaucoup), on peut affirmer que ce début du 3ième millénaire court vers une féminisation de plus en plus marquée de notre société. Elle est d’abord d’ordre quantitatif : les recensements montrent que les femmes sont plus nombreuses que les hommes, écart qui s’accentue au fil du vieillissement. Elle est aussi d’ordre qualitatif : les femmes sont plus présentes dans les différents domaines de la vie sociale. Par un engagement accru dans la vie professionnelle, elles sont devenues des acteurs économiques à part entière. Citoyennes récentes de la société française, elles ont forcé les portes de l’émancipation. Les avantages qu’elles retirent des transformations intervenues dans l’école, l’emploi et la famille, au cours de la deuxième moitié du XXe siècle, ont valeur d’exemple.
Tout un arsenal de réformes vient accentuer cette féminisation.
D’abord la langue. Le mouvement ‘’MeToo’’ a donné de l’audience aux combats féministes, notamment sur la question de l’écriture inclusive, qui était jusqu’alors conscrite aux milieux militants, ou du moins engagés. La libération de la parole des femmes s’est accompagnée d’une réappropriation de la langue. Elle devient ainsi politique car elle hiérarchise, sélectionne et organise la société.
- ‘’Elle conditionne notre vision du monde et nous oblige à penser d’une certaine manière’’ dit Barthes dans « La leçon inaugurale au Collège de France du 7 Janvier 1977».
Un féminisme poussé à l’excès.
Les mouvements féministes sans concessions laissent à penser que les femmes ont une revanche à prendre sur le mâle traditionnellement dominateur et exploiteur durant des millénaires. On se soumet d’autant plus à leurs règles que tout un arsenal législatif est progressivement mis en place pour leurs donner quitus. La lutte contre le machisme poussée à l’excès finit par interdire la séduction, voire les compliments. Aujourd’hui c’est la femme qui choisit sa vie sociale.
Progressivement, la femme rattrape l’homme dans l’expression de son intellectualité (Sévigné, Sand, Beauvoir restaient des exceptions). Elle le rattrape aussi dans les métiers (PDG de grandes firmes, conductrice de poids lourds), les sports (boxe, rugby, etc.), dans la place qu’elle occupe au sein de la famille. Les statistiques montrent un matriarcat prégnant dans les nombreuses familles recomposées.
De cette révolution féminine, que reste-il à l’homme ?
Petit à petit l’homme subit une métamorphose qui émousse sa virilité et le pousse à voir dans la femme un égalitarisme qui veut gommer les différences de fait qu’il ne tolère pas. Le postgenrisme, (suppression volontaire du concept de genre au sein de l’espèce humaine) est la conséquence de son hyper-docilité. A son insu la société refaçonne celui qui voyait et pensait différemment sa partenaire. Il s’adapte peu à peu à une société plus protectrice, plus prévenante. La disparition pour ainsi dire des guerres, du service militaire use son esprit belliqueux en même temps qu’il y a une prise de conscience de ce fameux machisme millénaire qui le caractérisait et qui aujourd’hui est mis en exergue par le communautarisme religieux.
Tout comme les anciennes nations colonisées veulent prendre leur revanche sur celles, anciennes colonisatrices, le féminisme se définit comme la revanche de la femme sur l’homme et elle y réussit pleinement. En se soumettant l’homme fait son mea-culpa mais plus que cela, il singe la femme. (Enfant porté sur le ventre, congés parentaux accordés équivalents après une naissance, création de lignes cosmétiques masculines etc.
Peu à peu, la femme se dédouane de l’homme et on peut se demander si par manipulation génétique elle ne finira pas par procréer parthénogénétiquement dans un futur proche.
Ce qui restera à l’homme ? cette barbe hirsute qui le caractérise déjà aujourd’hui.
Comments by Dominique Sidrac