Si un bon rire vaut un bon beefsteak, alors Poutine après avoir appris que Macron souhaitait lui faire la guerre, a failli s’étouffer d’indigestion. Qui peut imaginer une France »à la ramasse » aller corriger le maître du kremlin ? Au-delà de la blague de l’année, on peut se poser la question de savoir quelle mouche a piqué ce président ? un visage poupon, une nature frêle cachent un redoutable guerrier ? Oui bien sûr, comme tout un chacun. De la plus jolie petite fille jusqu’à la plus grande brute, chaque être humain recèle au tréfond de son être, bien caché dans son génome, ce petit gène auteur de la violence qui le caractérise toujours à un moment donné de sa vie. C’est finalement peut-être là que réside le péché originel. Ce petit gène aujourd’hui obsolète ne l’a pas toujours été, bien au contraire. Il a servi à chaque individu dans la nuit des temps à se défendre contre une pseudo humanité pas encore structurée où la fonction première des hommes (comme aujourd’hui celle des animaux), était de se reproduire. Pour cela il fallait manger pour vivre. Les grands coups de massue allaient bon train. La violence était nécessaire à sa propre survie. Si nous supprimons les civilisations qui modèrent nos ardeurs, nous avons encore beaucoup de caractéristiques dans nos actions, communes avec le monde animal. D’où cette violence qui apparait soudainement et qui surprend. Qui n’a pas eu envie une fois dans sa vie d’envoyer ‘’ad patres’’ quelqu’un qui barrait notre chemin ? On entend souvent après des actes barbares, dire « C’était pourtant quelqu’un de très gentil, poli. » Mais les faits sont là. En réalité, l’humanité en paix, s’emmerde. Elle ne se réalise vraiment qu’après les grands conflits, les catastrophes, quand il faut reconstruire. Bref qu’on le veuille ou non, instinctivement on ne déteste pas la guerre. L’esprit de compétition ne nous quitte pas tout au long de notre vie. Il faut impérativement finir premier dans tout ce que nous entreprenons. Cette compétition entretient l’égoïsme, la violence donc notre petit gène guerrier. Le libéralisme d’aujourd’hui vaut les heures sombres de notre histoire pas si ancienne.
Ce fameux petit gène pervers sait se faire discret quelque part en nous, même à l’état latent il reste en permanence une braise sur laquelle les aléas de la vie peuvent souffler et activer la haine, base des pires actes barbares. Il suffit pour cela que nos sens le mettent dans des conditions propices.
Au cours du temps, l’humanité a eu la grande intelligence de créer et développer des religions, des civilisations, des cultures, l’éducation. Ces dernières ne sont finalement que du bourrage de crâne qui va dans le sens du bien-être des individus (quoique pas toujours, les guerres de religions en sont un contre-exemple). Bourrage de crâne peut paraitre péjoratif alors j’utiliserai ‘’conditionnement du cerveau’’. Comme souvent écrit dans mes articles et en caricaturant, je pense que le cerveau est un morceau de pâte à modeler qui prend la forme des idées avec lesquelles on le pétrit. Le rabâchage imprime les choses en nous et c’est finalement machinalement que notre vie suit les préceptes des sociétés. Supprimons ces dernières et nous nous replaçons dans le monde animal pur et dur. Le lion supprime la descendance qui n’est pas la sienne. Les génocides perpétrés par l’homme sont pires encore que les actes instinctifs des animaux. Conditionner tout un peuple pour le rendre agressif et cruel est chose aisée. L’histoire est là pour en témoigner.
La vie n’aura bientôt plus de secrets pour la science. Elle localisera ce petit gène et saura l’interpréter. Elle fera alors effondrer un grand pan de la philosophie qui ne pourra plus prôner un ‘’libre arbitre’’ devenu caduque.
Pour ceux pour qui mon concept philosophique sied, plusieurs questions se posent ; sommes-nous réellement responsables de tous nos actes ? si le gène de la violence est vraiment inscrit dans notre génome, la justice qui se veut humaine peut-elle réellement s’appliquer à l’homme ? Pourrions-nous un jour avoir recours aux manipulations génétiques pour rendre l’homme fondamentalement bon et surtout le souhaiterions-nous vraiment ?
Kant dans son œuvre, « Pour la paix perpétuelle », promouvait une « alliance des peuples pour la paix », une alliance qui devait se traduire par une fédération d’Etats libres, souverains et égaux. Ce qu’il ignorait, c’est que l’homme en paix s’ennuie.
DS
Comments by Dominique Sidrac