Il va se souvenir de la Saint Valentin le Trump. Dans la rubrique des foutaises du type ‘’plus jamais ça’’, le revoila blanchi ou presque, ce président tant haï avec pour ainsi dire toute sa panoplie pour revenir aux affaires. Pour fêter ça, l’a dû sauter de son armoire de huit mètres sur Ivana qui à l’instar de Charlize Theron (pour Dior) a ensuite grimpé au rideau en prononçant cette magnifique interjection Shakespearienne qui frustre l’académie française ; ‘’Waouh’’.

L’heure des comptes avait pourtant sonné pour Trump, ce président désastreux, colérique, parano j’en passe et des meilleures, et qui a quitté la présidence des USA dans le scandale. On peut avancer que son seul exploit réalisé, est celui d’avoir pu terminer son mandat. On apprend aujourd’hui qu’avait été évoquée à plusieurs reprises dans les coulisses du pouvoir, son inaptitude psychique à gouverner. S’agissait-il d’un règlement de compte puisque ces évocations émanaient souvent de hauts fonctionnaires sèchement virés ?

Seulement on peut douter de la pertinence de la démocratie à vouloir élire n’importe quel quidam pourvu qu’il soit citoyen en possession de ses droits civiques mais aussi aux USA, d’une énorme fortune. Trump est l’illustration d’un système électoral imparfait dans la mesure où tout un collectif (fonctionnaires et psychiatres) n’a pu déclencher son ‘’ impeachment’ ’malgré les risques qu’il faisait courir à la nation. Mais quels risques ?

Trump avait innové dans la politique. L’humiliation de ses adversaires lui a permis d’obtenir son investiture aux primaires républicaines. Alors sur sa lancée et gonflé d’arrogance triomphante, il s’est taillé le succès de la Maison Blanche tout en surfant sur une médiocrité vulgaire, aculturée, accrochée à la misogynie, au racisme et à l’homophobie.

Sa présidence a excellé dans les initiatives erratiques, l’irascibilité, la gestion des collaborateurs virés sans motifs apparents et enfin dans la piètre gestion de la Covid-19.

Le mandat de Trump est d’une façon générale négatif sauf pour l’économie. Certes Obama avait relancé l’économie américaine. L’emploi baissait déjà depuis six ans quand Trump est arrivé. Les créations d’emploi sont maintenant un peu moins rapides. Mais on ne peut nier ce qu’on appelle le « Trump Bump » (la « Bosse Trump »). Ceci dit on peut avancer que sauf les taxes douanières (protectionnisme) qui plombent les exportations étrangères vers les USA, tout le négatif venu de Trump reste interne au pays (Obamacare, émeutes raciales, etc.).

La conclusion est : Trump, plus jamais ça.

Maintenant, penchons-nous sur un autre cas, celui de George Walker Bush.

Un type bien sous tous rapports.

Petit rappel ; le jeune Bush entre à la prestigieuse Harvard Business School. Diplôme MBA obtenu 1975, il débute une carrière dans l’industrie du pétrole conclue avec la création de Arbusto Energy. Pilote de chasse dans l’armée, il est de gendre idéal puisqu’aussi bien il cite Jésus-Christ comme son philosophe préféré. Bush est élu en 1994 gouverneur du Texas.

Il est à ce moment-là, un parfait futur président des USA d’autant que George H. W. Bush père avait créé un précédent en occupant cette même fonction quelques années avant. C’est presque naturellement qu’en 2001 George W. Bush vint s’assoir dans le fauteuil de la Maison Blanche.

Le 11 septembre 2001 Bush reçoit de plein fouet l’attentat du World Trade Center. Cette tragédie qui laisse le monde entier stupéfait change-t-elle véritablement l’homme ? Toujours est-il que débute une cabale contre l’Irak. Exacerbant le patriotisme et la démocratie, Bush entouré d’une équipe de ‘’faucons’’ intransigeants (Dick Cheney, Colin L. Powell, Condoleezza Rice, Donald H. Rumsfeld, Robert Gates) tisse soigneusement un tissu de mensonges prônant une seconde guerre du Golfe. Des jours et des jours ont été nécessaires à la fabrication de fausses preuves pour rallier les alliés à ce nouveau conflit. La guerre, les faucons voulaient la guerre. Elle allait être facile, sans gros risques pour l’armée US puisque Saddam Hussein était sorti lessivé du premier conflit mené par le père Bush. Le but inavoué était le contrôle des puits de pétrole du 4e détenteur de réserves. Mais officiellement il fallait installer un régime démocratique servant les intérêts des alliés. C’est étrange comme les nations démocratiques ont une certaine propension à vouloir guerroyer contre à celles plus faibles qui n’ont pas la même idéologie.

Ce que l’équipe Bush a oublié ou n’a pas voulu savoir c’est qu’après avoir gagné la guerre, il lui fallait construire la paix. Ainsi Bush par sa vision étriquée du monde, a embrasé de nouveau les relations entre chiites et sunnites, déjà rendues délétères sous Saddam Hussein, surtout après la première guerre du Golfe. Car le sentiment d’exclusion des sunnites, après la liquidation politique de tout ce qui pouvait de près ou de loin apparaître comme lié à l’ancien clan Saddam, a nourri la défiance envers la nouvelle hégémonie chiite. Cette défiance a, entre autres, pris la voie du terrorisme djihadiste, de la création d’Al-Qaïda Mésopotamie en 2003 à l’État islamique d’Irak devenu l’État islamique en 2014. Le 22 février 2006, un attentat contre le sanctuaire Al-Askari à Samarra provoque la Première guerre civile irakienne, entre sunnites et chiites qui fait des centaines de milliers de morts. Mais ce que cette deuxième guerre du Golfe a aussi provoqué c’est un embargo prolongé par Clinton et Obama. Sa conséquence a été la mort de plus de 500 000 enfants privés d’eau potable et de médicaments sans compter les séries d’attentats perpétrés dans le monde. Mais selon Madeleine Albright cette grand-mère débonnaire qui aurait à la façon d’Idi Amin Dada, volontiers bouffé tout cru le foie des enfants si la nation américaine lui avait demandé, le sacrifice était utile.

Voilà un fait qui n’a rien de fictif. Les procès d’intention comme pour Trump, sont ici largement dépassés. Mais bizarrement les américains n’en ont pas fait tout un plat. Il faut dire que les morts n’étaient pas du côté américain, alors…

Bien sûr cette petite réflexion ne fait que survoler l’histoire complexe d’un conflit qui n’est pas près de se terminer. Mais elle a pour but de poser la question de savoir si tout le tintouin que les médias européens font sur Trump est vraiment le problème du moment. L’émotion passée, un peu d’histoire de leur part pourrait relativiser ce qu’on prend aujourd’hui pour le pire mandat électoral que les américains ont connu.

Pour ma part, une chose est certaine si je devais choisir entre Bush et Trump, je prendrais Trump.