Si rien ne va plus partout sur terre, on sait pourquoi ; C’est le réchauffement climatique. Mais voila, ce réchauffement climatique nous est servi à toutes les sauces, ce qui m’a conduit à ce petit texte ;

« TOINETTE – Ce sont tous des ignorants. C’est du réchauffement climatique que vous êtes malade.

ARGAN – Du réchauffement climatique ?

TOINETTE – Oui. Que sentez-vous ?

ARGAN – Je sens de temps en temps des douleurs de tête.

TOINETTE – Justement, le réchauffement climatique.

ARGAN – Il me semble parfois que j’ai un voile devant les yeux.

TOINETTE – Le réchauffement climatique.

ARGAN – J’ai quelquefois des maux de cœur.

TOINETTE – Le réchauffement climatique.

ARGAN – Je sens parfois des lassitudes par tous les membres.

TOINETTE – Le réchauffement climatique.

ARGAN – Et quelquefois il me prend des douleurs dans le ventre, comme si c’étaient des coliques.

TOINETTE – Le réchauffement climatique. «

 

Parodier le Malade Imaginaire (Acte III, Scène 10) de Molière est chose aisée. Il suffit de substituer au mot poumon le nom composé ‘’réchauffement climatique’’, cependant le comique reste le même.

Oui on le sait, le réchauffement climatique est responsable de beaucoup de maux. Mais est-on obligé de nous le rabâcher à tout bout de champ ?

‘’Emprunte carbone’’, ‘’actions durables’’, ‘’écologie’’. Ces termes sont gravés sur toutes les lèvres. Ils ont en filigrane le but de nous faire toucher du doigt notre responsabilité d’homme destructeur qui par ses civilisations et ses systèmes économiques y afférant, ont flingué la planète. Pour le peu qu’on ait connu Fourastié et ses ‘’Trente Glorieuses’’ alors on est juste bon pour la crémation. Parce que c’est nous les vieux qui avons mis en place cette économie libérale responsable de l’hyper consommation donc par résonnance, généré les rejets destructeurs de gaz à effet de serre.

Une catharsis enflamme les réseaux sociaux comme les médias et parmi eux, ceux qui cognent le plus fort, les grandes gueules, sont ceux qui veulent faire oublier leur propre bilan carbone du moment. Parce que communiquer aujourd’hui c’est aussi polluer et pas qu’un peu mon neveu. Et ils y vont gaiment les bougres.

Encore une fois nous le savons mais est-ce que nous le regrettons nous personnes du 3ième âge. Pour le regretter encore eut-il fallu connaître à l’avance les conséquences de notre consommation et les avoir fouler aux pieds. On peut toujours proposer aux contempteurs si cela peut les calmer, un nouvel ‘’Acte de contrition’’ avec la ferme résolution de le réciter 10 fois par jour.

« Ô Gardiens de la Planète, j’ai le très grand regret d’avoir pollué.

et j’ai bien intégré le fait que le gâchis vous déplaît.

Je prends la ferme résolution de faire pénitence.

Aussi, j’irai faire mes courses à vélo et me coltinerai malgré mon insuffisance cardiaque toutes les côtes et par tous les temps.

Je ne mangerai plus de viande, ne me chaufferai plus au bois, et faute de ne pouvoir installer une pompe à chaleur, je vivrai dans une atmosphère à 15 °c l’hiver ce qui me poussera à espacer grandement mes douches jusqu’ici quotidiennes. »

Je me suis confessé l’autre jour à un grand ayatollah de l’écologie et la seule question qu’il m’a posé, a été : « Jusqu’ici quel est ton bilan carbone mon fils ? » Je vous dis pas la pénitence !… il m’a fait crever les pneus de tous les SUV d’Annecy.

Ce que j’écris peut paraitre absurde mais les litanies quotidiennes avec lesquelles on nous bassine en permanence ne le sont pas moins. Ce dont rêvent les bonnes âmes donneuses de leçons, c’est l’autoflagellation. Et bien entendu si ces braves personnes avaient vécu dans les années 50 le sort de la terre eut été différent parce que dès leurs premiers pas elles se seraient ralliées à René Dumont (Père de l’écologie en France). Croix de bois croix de fer, si je mens je vais en enfer…

Aussi je dis aux contempteurs, « foutez-nous la paix ! commencez par bosser un peu. Mettez dans un coin vos PC, mobiles, jeux vidéo, trottinettes électriques etc. et une bonne partie de la solution sera trouvée ». Le déchainement des éléments extérieurs nous fait toucher du doigt les conséquences de nos activités passées (dixit la doxa). Mais n’en rajoutez pas s’il vous plait. Malgré nos âges avancés, on a compris. Gardons aussi en tête que les civilisations quelles qu’elles soient, sont destructrices de l’environnement, ne serait-ce que par la nourriture nécessaire aux populations. Certes un choix plus judicieux des moyens de production peut limiter les rejets mais cela restera anecdotique si la population du globe dépasse les dix milliards d’individus. La meilleure efficacité ne s’obtiendra qu’en inventant et en adoptant de nouveaux systèmes économiques, mais surtout en réduisant la population mondiale. Pour ce qui nous concerne, nous retraités, nous faisons de notre mieux pour suivre ce deuxième concept. Patience ! Cela dit, il faudra pour les autres, accepter le retour aux modes de vie (pas drôles du tout) des siècles passés et dont le développement nous a soulagé.

Rendez-vous dans 100 ans.

DS