Les jeux olympiques sont en recherche de nouvelles épreuves. Ainsi le breakdance, le skateboard, l’escalade et le surf seront à l’affiche en 2024 à Paris. Et si la France proposait un genre nouveau comme la protestation hybride et récurrente qui envahie la rue le samedi ? Les règles principales seraient qu’elle s’organise sans direction unique, guidée par aucune stratégie, sans accord des autorités, sans mot d’ordre particulier, bref qu’elle se déroule dans l’anarchie la plus totale. La médaille d’or nous reviendrait forcément. L’entrainement se fait tout au long de l’année par des publics dont les motivations n’ont pas grand-chose en commun hors mis le fait qu’ils s’approprient la rue un peu partout en France, pour dénoncer pour certains toutes les atteintes aux libertés individuelles comme l’obligation du pass sanitaire, la vaccination puisque des mesures la rendent finalement incontournables ; le port du masque ; pour d’autres c’est la remise en cause des études scientifiques, l’inanité de la politique sanitaire mise en place par un gouvernement qui ne répond pas à l’idéologie politique qu’ils se font ou encore la poursuite du mouvement des gilets jaunes.

La disparité des motifs qui conduit à l’appel à la résistance parvient difficilement à imposer une légitimité. En dépit des exhortations ces actions n’empêchent pas les populations à continuer à se faire vacciner.

La vie suit son cours. Cependant ces manifestations qui au demeurant représentent une infime partie de la population française peuvent être vues comme un indicateur de la déliquescence de l’activité politique dans le régime de la Ve République. On assiste en effet à un dégoût de la politique avec comme conséquences la faible participation aux élections, le doute sur l’honnêteté et la crédibilité des dirigeants, les attaques contre les élus, etc. Ces phénomènes prouvent le désintérêt qu’ont les français pour leur nation. Une abstention de 60 à 65% des votes lors des consultations en sont le vibrant reflet. A qui la faute ? probablement au non renouvellement des politiques adoptées, à cette vision permanente de la France phare de l’Europe au XVIIIème siècle qui lui confère cette suffisance affichée et que le reste du monde lui reproche. La France cultive la nostalgie de ce siècle passé et vit les yeux rivés sur les lumières qui furent sa grandeur tout comme elle vit sur un gaullisme aujourd’hui obsolète. Le salon de Madame Geoffrin (en photo) n’existe plus qu’à travers le tableau de Lemonnier et on peut le regretter.

Pour les présidentielles les candidats vont nous présenter leur programme, gageons que ceux-ci seront comme à l’accoutumée des programmes de premier ministre alors qu’il serait primordial de présenter une vision nouvelle de la France, un objectif commun, fédérateur qui ne laisserait personne en cours de route. Pourquoi pas une France des innovations plutôt qu’une médaille d’or de la protestation ?

DS