« Tu aimeras ton prochain comme toi-même ». (Matthieu 22 : 37-39). La Bible relate le disciple de Jésus. Mais qui connait Matthieu de nos jours ? L’Eglise catholique a abandonné la catéchèse et par là, laissé partir ses ouailles à vau-l’eau. Le clergé n’est pas le seul responsable de cet affaiblissement. La révolution française et sa laïcité ont considérablement réduit les dogmes du christianisme au point de faire de la morale une question relevant de l’état. Le ciel et l’enfer peuvent paraître de nos jours des enfantillages, il n’en reste pas moins que bien des actions quotidiennes autrefois étaient régies par les commandements de Dieu. Y avait-il moins d’exactions au cours des siècles passés plutôt qu’aujourd’hui ? Peut-être. Le drame est que depuis cet abandon de l’Eglise, c’est l’Etat qui s’est substitué à la religion. C’est lui qui prêche « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ». Oui mais voilà, savoir où commence le bien et où finit le mal n’est pas chose si aisée. Ce qui donne une espèce de galimatias, de mélange des genres. On peut très bien en parlant de Juifs ou de noirs, selon comme cela est rapporté, se voir comme l’entraineur de foot Galtier, condamné en première instance à trois mois de prison avec sursis et 45 000 € d’amende. L’homme s’était plaint à son président que l’équipe de foot de Nice qu’il entrainait, incluait trop de noirs (ces derniers étant pour la plupart musulmans et demandant des régimes d’entrainement spéciaux perturbaient le fonctionnement général de l’équipe). Aurait-il dû dire, personnes de couleur plutôt que noires ? Certes le procès en deuxième instance l’a acquitté, cependant pour beaucoup Galtier reste un raciste. Il avait suffi pour le président du club de Nice (qui avait probablement des comptes à régler), de mettre sur la place publique les propos tenus par l’entraîneur pour que l’affaire passe en jugement. Il s’agit ici de la part de l’état, ni plus ni moins que de l’inquisition. Le wokisme a détecté la faiblesse de l’état et s’est engouffré dans la brèche. Il lui est ainsi facile d’avancer que les mots tuent et que certaines positions même formulées avec raison, sont en soi dangereuses. Il n’y a plus de liberté de pensée possible. Si, il n’y a pas si longtemps, les joutes verbales mettaient en exergue l’intellectualité des protagonistes, aujourd’hui on cache la pauvreté des arguments qui doivent soutenir la pensée par des phrases qui mettent immédiatement un terme à la confrontation. On entend souvent « ta pensée me fait souffrir, tes mots me blessent, etc. » D’arguments, il n’y en a pas.

Tout part en justice et cette dernière, va souvent dans le sens du wokisme qui veut le bien pour et seulement pour toute la gente féminine. Plus que pour la protection de la femme, l’orientation des mouvements féministes tend vers un règlement de compte envers le mâle porteur du machisme génique et millénaire. Il faut déconstruire l’homme.

« Frotter et limer notre cervelle contre celle d’autrui » -( Michel de Montaigne). La réflexion n’a plus cours, chacun se replie sur son moi. Les reliquats du siècle des lumières sont vus comme le prolongement de notre impérialisme passé. Déboulonnons donc les statues.

Tout ce méli-mélo fait que l’intellectualité a été mise au rebut. L’inquisition fait son grand retour, on ne doit plus penser que ce qui nous est ordonné et vivre comme il nous est commandé. Ceci fait que nous sommes en permanence dans une cohabitation forcée et j’y vois malheureusement ici une similarité avec le facteur déclenchant de la guerre de Bosnie-Herzégovine.

DS