Riche ou pauvre une pandémie peut ruiner une nation. Cependant, économie libérale oblige, la solidarité reste une utopie. J’irai même jusqu’à dire que faire mettre un genou à terre à la concurrence est un souhait inavoué. Ce qui n’est pas inavoué pour le moment c’est la non-participation des USA à l’initiative Covax mise en place par l’ONU et qui vise à développer conjointement et à distribuer équitablement des vaccins aux pays du monde entier.

A partir de là, la guerre des laboratoires est déclarée. Le développement d’une thérapie est coûteux aussi chaque institut vise à gagner la bataille du vaccin au détriment pour un certain nombre, d’une déontologie qui bien qu’un garde-fou, est un frein à ce développement. Obtenir le Saint Graal sera la richesse pour les années futures. Ce qui pose la question inévitable : peut-on faire confiance, en matière de prudence et d’équité, à l’engagement de l’industrie pharmaceutique ?

La Covid 19 est une pandémie qui révèle au grand jour l’imbrication des intérêts politiques, le monde des affaires et la santé publique.

Il est évident qu’à terme, elle sera vaincue mais en attendant elle nous montre l’anarchie régnant dans le système mondial de santé publique. Cette maladie est grave, mais on peut s’attendre dans les décennies à venir à d’autres maladies peut-être plus dramatiques. Il ne fait aucun doute que nous serons un jour ou l’autre, confrontés à d’autres défis mondiaux de ce type, non seulement en matière de santé publique mais aussi de politique climatique.

Ici je me suis un peu appesanti sur ce qui entoure la Covid 19 mais c’est à dessein. C’est pour mettre en évidence les chaînes de l’économie qui entravent les actions les plus simples.

La Covid 19 n’est pas venue par l’opération du Saint Esprit, elle est le résultat des transformations profondes que nous faisons subir à l’environnement naturel. Ces conséquences, ou contrecoups, peuvent prendre la forme d’incendies de forêt, de périodes estivales marquées par la sécheresse et les canicules, d’ouragans ou, comme nous l’avons vu, de la mutation accélérée de virus zoonotiques. Nous allons devoir réorganiser notre façon de vivre, de travailler, de nous divertir, de voyager, de nous nourrir et de nous loger.

Mais une organisation efficace ne pourra contourner la solidarité. Les malheurs sont communs. On s’est aperçu il n’y a pas si longtemps que les nuages ne s’arrêtent pas aux frontières. Le libéralisme, système économique mondial actuel, ne se prête pas à la répartition des richesses et ne s’y prêtera jamais. Il est le barrage hermétique à la solidarité. De ce fait nous ne pouvons que constater l’importance croissante des transformations d’un environnement qui nous devient de plus en plus hostile.

L’enjeu est désormais clair : adopter une économie politique capable de créer une harmonie entre l’humanité et son environnement, bref un nouveau paradigme. Mais vivre sur Mars me paraît être une réalité plus accessible que l’adoption d’une économie de partage.

Dans un monde ouvert, ‘’charité bien ordonnée ne commence plus forcément par soi-même’’.

DS