Les religions ne sont pas tendre avec les femmes, et c’est un euphémisme parce que si l’on se penche sérieusement sur ce problème, les trois confessions monothéistes affichent envers elles, une perversité assez extraordinaire. Focaliser sur la religion musulmane en plein télescopage avec la laïcité qui rejette en bloc les signes ostentatoires que sont le voile, tchador etc., est faire oublier les offenses faites aux femmes au nom de Dieu dans le catholicisme et le judaïsme. La phallocratie ambiante était et est encore légitimée par une soi-disant impureté physiologique que Dieu lui-même a pourtant voulu.

La journée de la femme ne gomme pas toutes les exactions qui leurs sont portées. Je ne parle pas ici des actes isolés de féminicides perpétrés par les déséquilibrés jaloux ou autres choses, je parle d’actes voulus, réfléchis, consignés par des organisations religieuses. Les exemples sont à foison : lapidation, viol collectif, esclavage.

Elles réclament aujourd’hui dans toutes les confessions une lecture nouvelle, débarrassée des scories de l’Histoire, des livres saints qui les ont mises au pas pendant des siècles. S’il reste aux femmes un territoire à conquérir pour se libérer des derniers carcans, c’est bien celui de la religion.

Cette misogynie est initiée dans l’ancien testament qui relate qu’Eve est façonnée pour amuser Adam créé lui, à l’image de Dieu. Sur cette base solide va s’édifier l’histoire de la misogynie sacrée. Saint Augustin décrète : « Homme, tu es le maître, la femme est ton esclave, c’est Dieu qui l’a voulu. » Plus tard, Saint Thomas enfonce le clou : « La femme a été créée plus imparfaite que l’homme, même quant à son âme. » Juifs et musulmans ne disent pas le contraire.

Périclès décrète que « la plus grande vertu d’une femme, c’est de savoir se taire ».

A ce sujet un livre incontournable, celui de Guy Bechtel, auteur du remarquable ouvrage ‘’Les Quatre Femmes de Dieu: la putain, la sorcière, la sainte et Bécassine’’, chez Plon. On y découvre le dégoût qu’inspire la maternité. Tout s’explique dans l’incapacité de l’homme tout puissant, à procréer.

Avec la modernisation des sociétés, quelques lueurs d’espoir apparaissent dans les pays arabes. Les Egyptiennes, viennent de conquérir le droit de divorcer, qui ne leur était accordé que dans des cas extrêmes. Comme je l’ai déjà souligné on focalise surtout sur les pays arabes mais il n’est pas facile de se sentir à l’aise dans une Eglise qui montre du doigt les utilisatrices de la pilule, qui exclut les divorcés, qui interdit la fécondation in vitro, qui excommunie les femmes ayant subi un avortement.

La publication par Paul VI de l’encyclique Humanae vitae, en 1968, a jeté un froid glacial. Comprenant que les commissions vaticanes convoquées sur ce sujet s’apprêtaient à statuer en faveur de la contraception, Paul VI a renvoyé tout le monde et signé un texte – largement inspiré par un certain Karol Wojtyla – qui condamne « toute action qui, soit en prévision de l’acte conjugal, soit dans son déroulement, se proposerait comme but ou comme moyen de rendre impossible la procréation ».

S’ensuit le « schisme silencieux»: «Les chrétiens restent des chrétiens, mais ils se sentent de moins en moins liés à Rome», constate Guy Bechtel. Depuis trente ans, les femmes se détournent du culte, et les églises se vident.

Il est aisé de justifier toute cette hostilité envers les femmes en arguant qu’il s’agit de la volonté d’un Dieu. Les religions ne sont pas apparues sur terre sous forme de paquets cadeaux ou alors il faudra nous montrer l’emballage. Tous comme les Dieux qu’il s’est créés, les religions sont aussi avec les civilisations, les cultures et tout ce qui doit canaliser ses ardeurs, issues de son imaginaire. Malheureusement, il les a crées à son image c’est à dire empruntes de cette perversion qui le caractérise.

Personnellement je laisse les religions aux mains des féministes d’aujourd’hui qui je l’espère, leur demanderont quelques comptes.